HKEx, un nouveau logo et de grandes ambitions
Lancer le « Shenzhen-Hong Kong Stock Connect », un « Primary Equity Connect » (un marché d’émissions d’actions connecté), un « Bond Connect » (une liaison obligataire), une plate forme de trading « spot » (au comptant) de matières premières à Shenzhen, voici quelques-uns des projets du HKEx pour les deux années à venir.
Autant dire que le plan de développement, pour la période allant de 2016 à 2018, du groupe dirigé par Charles Li est très ambitieux. Son objectif est de transformer définitivement la place de Hong Kong en une plate-forme globale d’échanges d’actifs (« multi-asset ») reliant la Chine au monde, et vice et versa. « Nous sommes entrés dans une ère de connexions de marchés, » avait déjà déclaré le « chief executive » du HKEx, à l’occasion de ses 15 ans de cotations (le 22 juin 2015). Il précise aujourd’hui : « Notre vision est d’être la place de marchés mondiale de choix, via nos multiples classes d’actifs, à la fois pour nos clients chinois et nos clients internationaux souhaitant s’exposer à la Chine. »
Cette ambition est-elle remise en question par les aléas boursiers et la forte volatilité actuelle des divers marchés ? « Qu’ils aient confiance ou non, les investisseurs doivent pouvoir disposer des ponts qu’ils souhaitent traverser, » répond Charles Li.
Cette volonté de se présenter comme une plate-forme d’accès transfrontalière se retrouve d’ailleurs dans le nouveau logo du groupe, en forme de x : Sa partie colorée en rouge, représentant les investisseurs et les produits financiers de Chine continentale (voir illustration), rejoint celle, teintée en bleu, symbolisant, quant à elle, les produits et les investisseurs internationaux.
Un accès direct au marché primaire
L’exploitation de la convergence d’intérêts entre ces multiples acteurs concerne les trois classes d’actifs traitées par le HKEx, à savoir les obligations, les matières premières et les actions. A ce sujet, Charles Li a confirmé le lancement prochain du « Shenzhen-Hong Kong Stock Connect », la liaison directe entre les Bourses de Hong Kong et de Shenzhen, tout en continuant d’améliorer les fonctionnalités techniques du « Shanghai-Hong Kong Connect » (lancé le 17/11/2014). Il est prévu de compléter ces deux programmes par des ETFs (« Exchange Traded Funds »), des obligations cotées et convertibles.
Un autre type de connexion à l’étude concernant les actions est celui du marché primaire. Il s’agirait de créer une structure spécifique, un « Primary Equity Connect », permettant aux émetteurs internationaux, qui viennent se coter à Hong Kong, de bénéficier directement des capitaux des investisseurs de Chine continentale en quête de diversification. « Ce projet ne sera pas concrétisé dans l’immédiat, mais, s’il aboutit, ce sera un levier d’activité intéressant. Il induit cependant une modification de l’état d’esprit des régulateurs. La Chine continentale doit également décider quels types d’accès elle souhaite donner, » commente Charles Li. Rappelons, qu’à ce jour, le « Shanghai-Hong Kong Connect » ne permet pas à ses participants d’investir dans des introductions en Bourse.
Pour autant, dans ce domaine, Hong Kong est bien placée. En 2015, elle a levé par ce biais 31,8 milliards de dollars US environ, plus que le Nyse (19,6 milliards), que le Nasdaq (18 milliards), que Londres (17,2 milliards) ou que Shanghai (16,9 milliards).
Un futur « Bond Connect »
Développer les instruments financiers permettant aux investisseurs transfrontaliers de mieux gérer leurs risques est également à l’ordre du jour, dont l’expansion de la gamme des produits dérivés actions comme obligataires, incluant des produits additionnels sur les taux d’intérêts « onshore » ou en Renminbi. La demande en contrats à terme libellés en Renminbi est d’ailleurs très forte à l’heure actuelle, en ces temps de volatilité élevée de la devise chinoise.
La création d’un « Bond Connect », destiné aux marché obligataire institutionnel, est aussi en train d’être explorée. Son objectif est de faciliter les accès au marché des obligations « onshore » de Chine continentale. « Il faut stimuler les flux de capitaux transfrontaliers sur le marché de l’obligataire au comptant (« cash bond »). C’est une condition de notre succès à long terme sur les dérivés de devises et obligataires, » explique Charles Li.
Matières premières, un marché physique à Shenzhen
Le troisième grand secteur d’expansion du HKEx sont les matières premières, avec la poursuite du développement des produits du LME (acquis en 2012) mais pas seulement. L’initiative du « London-Hong Kong Connect », liaison directe qui doit permettre aux investisseurs de Hong Kong de couvrir leurs expositions au LME, devra également être menée à son terme. Un accord préliminaire a été signé en ce sens en octobre dernier, afin d’établir un lien de « trading » entre le Hong Kong Futures Exchange Limited (HKFE) et le LME (London Metal Exchange), ainsi qu’un lien de compensation (« clearing ») entre HKFE Clearing Corporation Limited (HKCC) et LME Clear Limited (LME Clear).
L’autre projet d’envergure du HKEx est de créer une plate-forme de trading « spot » (au comptant) de matières premières à Shenzhen, en se basant sur l’expérience du LME. « En Chine continentale, ces marchés sont surtout financiarisés. Notre but est de les aider à développer et à internationaliser des indices de référence, basés sur des transactions réalisées sur un marché physique, » expose Charles Li. Au HKEx, les deux années à venir vont être menées tambour battant.