France – Hong Kong : La communauté française du Port au parfum défend sa créativité
“Bonjour !” s’exclament souvent les chauffeurs des taxis rouges de Hong Kong, habitués, maintenant, à entendre parler le Français sur leur banquette arrière. Bien sûr, au Port au parfum, la langue de Molière ne saurait rivaliser avec celle de Shakespeare, mais la taille de la communauté française a tout de même plus que doublé en moins de 10 ans. Avec celle de Singapour, elle est devenue l’une des communautés françaises les plus importantes d’Asie. Tandis que la FCCIHK, la Chambre de commerce française du Port au parfum, se classe désormais au cinquième rang mondial des Chambres de commerce françaises (en nombre d’adhérents).
Du simple au double
Poids des différentes nationalités dans la population de Hong Kong en 2016
Le nombre de ressortissants français inscrits au Consulat de Hong Kong est passé de 6 259 en 2010 à 13 315 en 2016 (13 493 au 31 août 2017). Ces chiffres minimisent la situation réelle car tous les Français résidents de Hong Kong ne s’inscrivent pas au Consulat. En réalité, la communauté française pourrait bien compter 25 000 personnes au moins. (https://www.lazuli-international.com/rencontre-avec-eric-berti-consul-general-de-france-a-hong-kong-et-macao/) Autrement dit, la population française représenterait entre 0,18 % et 0,34 % de celle de Hong Kong (évaluée à 7,34 millions en 2016), chinoise à 92,3 % (Voir graphique ci-dessus « Poids des différentes nationalités dans la population de Hong Kong en 2016 »; Source : Census and Statistics Department). Selon le Census and Statistics Department de Hong Kong, la population britannique compte pour près de 0,5 % de la population hongkongaise tandis que l’américaine, quasi équivalente à celle d’Australie, s’établit à un peu moins de 0,25 % de la population du Port au parfum.
Au pic
« Lors des élections présidentielles françaises du printemps 2017 organisées à Hong Kong, nous avons constaté une augmentation de 30 % des électeurs par rapport à 2012, » indique Eric Berti, Consul Général de France à Hong Kong et Macao. Il n’est pas certain cependant que l’expansion de la communauté française se poursuive à un tel rythme. Certains grands contrats d’entreprises arrivent à terme, comme par exemple celui lié à la participation de Dragages Hong Kong (Bouygues Construction) dans la construction du pont maritime entre Hong Kong, Macao et Zhuhai. Par conséquent, nombre d’ingénieurs expatriés devraient rentrer en France, à moins de l’obtention de nouveaux contrats d’affaires dotés d’une envergure similaire. A l’avenir, les arrivées à Hong Kong pourraient ne pas compenser les départs. Force est de constater que les entreprises françaises internationales ont de plus en plus tendance à recruter localement.
Lumières de Hong Kong
Pour autant, il n’est pas question de lésiner sur les efforts pour épauler la mise en valeur du savoir-faire hexagonal dans la HKSAR (Hong Kong Special Administrative Region). « Notre objectif est de compléter l’image de la France, en continuant d’exposer nos capacités technologiques. A cet égard, nous sommes en train de préparer le mois du numérique, une initiative nouvelle » dévoile le Consul Général. A cette occasion, la première édition de « Lumières Hong Kong » (http://www.lumiereshk.com/), inspirée de la « Fête des lumières de Lyon », verra le jour entre le 23 et 25 novembre. Elle se dédiera à l’illumination des bâtiments ou gratte-ciels parties intégrantes du patrimoine de la région. Beaucoup sera entrepris pour faire découvrir la créativité française, mais pas seulement. D’autres projets plus anciens, mais tout aussi innovants, continueront d’être portés, en particulier dans l’environnement. C’est le bon moment, à l’heure où le nouveau gouvernement hongkongais affiche son ambition d’accélérer la transformation de la Cité en « Smart City » (« ville intelligente »). Les prochains mois s’annoncent intenses pour les Français d’Asie soucieux de prouver qu’ils peuvent se démarquer dans la compétition internationale.