En décalage
Super régulateur. Grand chamboulement de la gouvernance financière en Chine, un nouvel organisme chargé de lutter contre les risques financiers est né (le mercredi 8 novembre). Positionné au sein du Conseil d’État (« State Council » ; Gouvernement https://www.lazuli-international.com/le-memo-du-11102017/), ce Comité pour le développement et la stabilité financière (« Financial Stability and Development Committee ») est placé sous l’autorité du vice-premier ministre, Ma Kai. Âgé de 71 ans, il pourrait être éventuellement remplacé ensuite par Liu He, conseiller économique clé du Président Xi Jinping. En tous les cas, cette instauration au sein du Conseil d’État signifie que le nouveau régulateur financier détient plus de pouvoirs que toutes les autres entités du pays chargées de réglementer la finance. Et, il les centralisera tous : La nouvelle agence supervisera à la fois la réglementation financière et la politique monétaire chinoise, formulera les politiques concernant la gestion du risque financier systémique. Elle donnera aussi des directives aux gouvernements locaux quant à leur développement financier. Selon les autorités chinoises, l’objectif de cette nouvelle organisation est d’améliorer la coordination entre les divers superviseurs de la finance du pays – la China Insurance Regulatory Commission (CIRC), la China Securities Regulatory Commission (CSRC), la China Banking Regulatory Commission (CBRC) – et la People’s Bank of China (PBoC). A ceux qui s’interrogent sur la perte d’autorité de la banque centrale chinoise à la suite de l’émergence de ce Comité décisionnaire et d’autorité, il est répondu que les fonctions des deux instances sont complémentaires. L’une décide, l’autre agit.
2019, l’année où le PIB de la Chine dépassera celui des États-Unis
La concrétisation de cette réforme de la structure réglementaire financière chinoise – déjà discutée lors de la National Financial Work Conference (14 et 15 juillet 2017 à Pékin) – se situe dans la droite ligne des décisions réformatrices prises à l’occasion du 19e Congrès national du Parti communiste chinois (qui s’est tenu du 18 au 24 octobre à Pékin). Le Parti a décidé de poursuivre la modernisation des marchés de capitaux tout en maîtrisant et en contrôlant les risques financiers engendrés par le développement économique du pays. A cet égard, les ambitions chinoises décrites dans le rapport de Xi Jinping, en ouverture du 19e Congrès national, demeurent très ambitieuses. « La pauvreté devra être totalement éradiquée d’ici à 2021. Ensuite, entre 2020 et 2035, la Chine vivra une période de modernisation approfondie, misant sur les sciences, l’éducation, les technologies, le développement durable, la protection de l’environnement, les politiques sociales et la santé. Puis, de 2035 à 2050, le pays avancera sur un chemin de prospérité commune qui sera marqué par l’amélioration globale du niveau de vie, » synthétise le professeur Terence Tai-leung Chong, de la Chinese University de Hong Kong. L’expert rappelle au passage un fait édifiant : « Le PIB de la Chine dépassera celui des États-Unis dès 2019. » Ce calcul concorde avec les évaluations du FMI, d’un PIB chinois de 28 142 milliards de dollars et d’un PIB américain de 22 644 milliards de dollars en 2020. « Cela ne signifie pas que les revenus par tête chinois dépasseront ceux des États-Unis – ni même ceux de Hong Kong – dès 2009. Pour y arriver, il faudra attendre 2050, » temporise Terence Tai-leung Chong. A cette époque, l’Inde aussi pourrait avoir dépassé les États-Unis en terme de PIB. D’ici là, l’eau aura coulé sous les ponts. En attendant, il faudra que l’Empire du Milieu ait effectivement su mener à bien « sa transition d’une phase de croissance rapide à celle d’une période de croissance de qualité, » comme l’explique le professeur de la Chinese University de Hong Kong. Et c’est ce que les économistes et les investisseurs surveillent à plus court terme.
Données au long cours
Obligations chinoises, le marché du CNY* continue de grossir
*CNY, renminbi « onshore »
Le marché domestique des obligations chinoises continue de s’étoffer, favorisé par l’ouverture du China Interbank Bond Market (CIBM) aux investisseurs étrangers et du Bond Connect. Lancée le 3 juillet, la connexion obligataire entre Hong Kong et la Chine continentale est d’ores et déjà utilisée par 24 « dealers » « onshore », 53 dépositaires de Hong Kong et 19 banques hongkongaises de règlement d’opérations de change. Au 31 octobre, 200 investisseurs étrangers avaient reçu l’autorisation de participer au programme. Depuis le lancement du Bond Connect, la détention étrangère de titres de dette sur le CIBM a progressé de 30 % à 1 106 milliards de renminbi environ.
Un encours total de 10 600 milliards de dollars
Source : ASIFMA (rapport sur le crédit pour le troisième trimestre 2017)
Pas de notation pour la majeure partie du papier émis
Source : ASIFMA (rapport sur le crédit pour le troisième trimestre 2017)
Préférence pour les maturités courtes
Source : ASIFMA (rapport sur le crédit pour le troisième trimestre 2017)
Retour aux sources
Asie / Asia Securities Industry and Financial Markets (ASIFMA)
Les conséquences de MiFID II en Asie
http://www.asifma.org
Chine / People’s Bank of China (PBOC)
19e Congrès national : Réponses du gouverneur Zhou Xiaochuan à la presse
http://www.pbc.gov.cn/english
Hong Kong / Hong Kong Exchanges and Clearing Limited (HKEX)
Règlement-livraison en temps réel à partir du 20 novembre côté « Northbound » sur les Shenzhen et Shanghai Connects
https://www.hkex.com.hk/eng/
Japon / Bank of Japan (BOJ)
Minutes de la banque centrale
https://www.boj.or.jp/en/
Invitation au voyage
Ma On Shan Country Park, Nouveaux Territoires
Changer d’horizon
Au sud des nuages, le Yunnan (云南) (reportage de Lazuli International)
A l’époque de la dynastie Tang (618-907), un prince de l’une des principautés de l’ancien royaume de Dian entreprit un long voyage jusqu’à Chang’an (Xi’an) pour rendre visite à l’empereur. Lorsque celui-ci lui demanda d’où il venait, le prince lui répondit qu’il était originaire d’une lointaine contrée méridionale, au delà des nuages et des pluies du Sichuan. Le souverain décida alors de nommer cette région Yunnan, littéralement « Au sud des nuages » (云南).