« One Belt, One Road », un projet d’avenir pour Hong Kong
L’initiative « One Belt, One Road » (OBOR, « Une ceinture, Une route ») est une occasion en or pour le développement de Hong Kong. Qui mieux que le « port au parfum » sait faciliter les connections entre la Chine et le reste du monde, les connections financières autant que les connections commerciales, y associer des services, de la logistique, des moyens de communications … ?
Vecteur d’intégration
Cet ensemble de savoir-faire, qui ne s’improvise guère, est l’une des conditions de la réussite de la réalisation du projet d’envergure initié par le président de la République Populaire de Chine, Xi Jinping, de créer une « Ceinture économique de la route la soie » et la « Route maritime de la soie du 21ième siècle ».
La « Route maritime » suit un itinéraire passant par le détroit de Malacca jusqu’à l’Inde, le Moyen-Orient, puis l’Afrique de l’Est. La « Ceinture économique » terrestre doit relier, quant à elle, la Chine à l’Europe via l’Asie Centrale et de l’Ouest.
Plus précisément, selon la Commission des réformes et du développement national de la République Populaire de Chine (le 28 mars 2015), l’OBOR doit promouvoir la connectivité des infrastructures, du développement des ressources, les coopérations industrielles, mais aussi l’intégration financière.
Le vecteur de cette ambition est, bien sûr, l’internationalisation du Renminbi. Comme le rappelle Chen Xingdong, responsable de la recherche macroéconomique Chine chez BNP Paribas, « l’internationalisation du Renminbi est une condition de la mise en œuvre de la stratégie internationale du président, Xi Jinping. Et cette stratégie, elle même, aidera à promouvoir l’internationalisation du Renminbi. »
Tous les services en Renminbi
Autant dire, qu’en qualité de premier centre de Renminbi offshore au monde, la forte mobilisation de Hong Kong afin de participer à l’accélération de la diffusion de la devise chinoise liée à l’OBOR ne fait aucun doute.
Nettement en avance par rapport aux autres places financières mondiales, le « port au parfum » sait déjà proposer toute une gamme de services et de produits financiers libellés en Renminbi. Elle va des financements commerciaux, en passant par les actions, les fonds d’investissement, les matières premières, l’obligataire, etc. En 2014, les émissions obligataires libellées en Renminbi (« Dim Sum Bonds) s’y sont par exemple élevées à 197 milliards. Les dépôts en Renminbi à Hong Kong ont dépassé les 1 000 milliards à la fin de l’année dernière.
Hong Kong prête à accueillir l’AIIB
Plate-forme internationale de financement, « Hong Kong est prête à accueillir le siège social de l’Asian Infrastructure Investment Bank (AIIB), » déclare Dickson Ho, économiste principal du Hong Kong Trade Development Council (HKTDC).
A l’heure actuelle, le lieu du siège de l’AIIB n’a pas été confirmé. Il pourrait être ouvert à Hong Kong, centre financier le plus sophistiqué de Chine. Cependant, si un bureau permanent était établi à Pékin, alors Hong Kong pourrait recevoir un bureau opérationnel.
« Cela dépendra de la coordination entre les membres fondateurs de l’AIIB. Par ailleurs, le système d’adhésion de Hong Kong à l’AIIB n’a pas encore été défini. Pour en savoir plus, il faudra attendre quelques mois, le temps que la banque commence à déployer ses projets et qu’elle entreprenne ses opérations, » précise Dickson Ho.
Capacité de répondre à l’ensemble des besoins financiers de la nouvelle banque
Il n’empêche, selon l’économiste, « Hong Kong est très bien positionnée pour répondre à tous les besoins financiers de l’AIIB. Elle saura en particulier comment financer les levées des capitaux pour le long terme. Elle saura organiser la coordination nécessaire lors des syndications qui devraient être mises en œuvre, aux côtés des financements en partenariats publics privés (PPP) des projets ambitieux d’infrastructure à l’étude. »
Et pour cause, tous les grands acteurs financiers, internationaux et de Chine Continentale, sont présents dans la Région administrative spéciale de Hong Kong.
Les plus importants prêteurs chinois ont établi des filiales opérationnelles à Hong Kong, dont la Bank of China, l’Industrial and Commercial Bank of China, l’Agricultural Bank of China et la China Construction Bank. Sans oublier les banques régionales, telles Bank of Beijing, Bank of Dongguan, Bank of Bohai, China Guangfa Bank, ou Ping An Bank. Au total, à Hong Kong, 203 institutions financières (pour majorité étrangères) fournissent des activités de financement.
La mise en relation, la coordination bancaire n’est pas le seul atout notable. « Dotée de marchés financiers matures, Hong Kong peut en outre réaliser des émissions de dettes à des prix attrayants, » remarque Dickson Ho.
La couverture des financements en devises, service tout aussi primordial lorsqu’il s’agit de financer des projets de long terme, est un autre domaine dans lequel Hong Kong excelle. « Une bonne proportion des financements de l’AIIB devrait être réalisée en Renminbi. Une partie devrait être libellée en Euro, car certains membres de la banque d’infrastructure sont européens, tels l’Allemagne ou la France, » explique Dickson Ho.
Levier des échanges commerciaux avec l’Asie du Sud Est
Au cours de la première phase de déploiement de l’OBOR, Hong Kong bénéficiera assurément de ses compétences de plate-forme d’émissions de dettes. Également situé à un axe stratégique, à la porte d’entrée de la Chine vers l’Asie du Sud Est, le « port au parfum » pourra proposer, simultanément, « ses services en matière d’infrastructure, de logistique et d’immobilier, » ajoute l’économiste principal du HKTDC.
« C’est dans un second temps que Hong Kong profitera d’un accroissement des échanges commerciaux avec les zones et les pays dynamisés par la concrétisation des projets d’infrastructure, » anticipe Dickson Ho.
Force est de constater que les secteurs de l’économie de Région administrative spéciale susceptibles d’être dynamisés par l’OBOR sont ceux qui contribuent déjà le plus à son activité. Le secteur immobilier, et des services professionnels qui lui sont associés, correspond à 11 % environ de son PIB, les activités de commerce à 25 %, et la finance (assurance comprise) à 16,5%.
Compétences de Hong Kong susceptibles d’être mobilisées lors des financements des projets d’infrastructure :
– Services en Renminbi
– Coordination
– Syndication
– Construction de prix à des niveaux attrayants
– Émission des produits de dette
– Couverture des financements
Services proposés dans le cadre de la participation à l’OBOR (« One Belt, One Road ») :
– Financement
– Infrastructure
– Logistique
– Immobilier
– Télécommunications
La gouvernance de l’AIIB :
http://www.lazuli-international.com/le-memo-du-13072015/
Le tracé de l’OBOR (« One Belt, One Road » ) :
Source : HKTDC