Patricia Graff-Tse, fondatrice de la School of Marriage Education, gardienne des mariages à Hong Kong

(Available in English) La fondatrice de la School of Marriage Education (l’École de l’éducation au mariage) à Hong Kong, Patricia Graff-Tse, défie la forte tendance au divorce chez les Hongkongais mais aussi chez les expatriés. « Le divorce n’est pas une fatalité ! » s’exclame-t-elle. Loin d’être vain, son travail de préparation au mariage et de coaching pour les couples en quête d’un nouveau souffle, réalisé dans une atmosphère positive propice à l’émulation des projets personnels, répond à un besoin réel. Au Port au parfum, le nombre des divorces a atteint les 20 075 en 2015 (selon les dernières statistiques du Census and Statistics Department), à comparer à 6 295 en 1991. Pourtant, « l‘espoir des jeunes hongkongais de s’engager pour la vie est immense, comme j’ai pu l’observer à l’occasion du récent « Hong Kong wedding fair » au Hong Kong Convention and Exhibition Centre,» commente Patricia Graff-Tse. Et ils sont toujours nombreux à franchir le pas. Les cérémonies de mariages sont de peu ou prou 7 pour 1 000 personnes chaque année depuis plus d’une décennie. Malheureusement, l’emballement des mariés aux premiers jours de leur union n’est pas suffisant pour entretenir la flamme de leur couple dans la durée.

Franchir les obstacles

Que manque-t-il ? Du temps passé et du bonheur ensemble, des activités communes au plaisir partagé. Travailleurs infatigables, les Hongkongais multiplient les heures dépensées à leur bureau. Sur ce, les nouvelles technologies envahissent la vie privée. Elles empiètent sur les moments qui devraient être réservés à la discussion. Dans les dîners en ville, les résidents de Hong Kong oublieux de leurs « iPhone » sont très rares. Ceux qui les font disparaître sous la table pour se consacrer uniquement à leur invité(e) le sont plus encore.

Les couples expatriés, quant à eux, doivent franchir des obstacles liés à leur changement de vie radical. Patricia Graff-Tse sait aussi les aider. Elle comprend d’autant mieux leur situation qu’elle fait partie des nombreux couples français venus s’installer à Hong Kong. Elle remarque que l’éloignement de l’ancienne zone de confort, éventuellement susceptible de provoquer un sentiment d’isolement, accroît le besoin de retrouver son compagnon. Cependant, celui-ci ne pourra pas toujours se montrer disponible, contraint de mettre les bouchées doubles pour être à la hauteur de sa nouvelle position professionnelle. Le risque d’infidélité est plus élevé aussi. Nécessaires pour recréer son réseau social, les sorties sont plus nombreuses. Il en va de même pour les voyages professionnels favorisés par le positionnement unique de Hong Kong, plate-forme internationale ultra dynamique entre la Chine continentale et l’Asie du Sud-Est. L’état d’esprit du conjoint « qui a suivi » ne doit pas non plus être pris à la légère. Par exemple, le fait d’estimer d’avoir sacrifié sa carrière peut créer des tensions. Celui qui reste à la maison « a tendance à mettre des attentes irréalistes sur les épaules de celui ou celle qui est en poste. Nombre de femmes se sentent incomprises de leurs maris « très occupés ». Souvent, celles-ci s’insurgent : « Ce n’est pas parce que j’ai une « helper » que je suis en vacances perpétuelles ! » note Patricia Graff-Tse. Elle constate : « Il est fréquent que la femme pense que c’est à l’homme de la rendre heureuse. Non, la femme doit s’épanouir en puisant dans ses propres ressources, riches et illimitées. Tout ce que l’homme peut faire, c’est de la rendre plus heureuse. »

L’école du bonheur

Pourquoi vouloir sauver les mariages à tout prix ? « Parce qu’un mariage heureux procure une force, une énergie créatrice qui se répand sur tout ce que l’on entreprend. A l’inverse du divorce, dont j’ai pu constater à maintes reprises les effets dévastateurs, en particulier dans les familles multiculturelles lorsque des enfants sont impliqués, » témoigne Patricia Graff-Tse. Elle se souvient de son expérience dans un cabinet d’avocats de Hong Kong, où elle a vu combien les divorcés mettent des espoirs démesurés dans les leviers d’actions de leurs avocats sur leur vie personnelle ou professionnelle. « Or, l’application du droit ne prend pas en compte la dimension émotionnelle et le rôle des avocats n’est pas de coacher. Ils ne sont pas formés pour cela. En définitive, il n’existe pas grand chose sur le terrain pour orienter ceux qui songent à la séparation ou pour soutenir les divorcés au cours d’une période de grand chamboulement. J’ai voulu pallier cette lacune. » C’est ainsi que la juriste internationale est devenue une entrepreneur passionnée de Hong Kong, où elle vit depuis 2008. Accréditée médiateur dans la résolution de litiges par le Centre for Effective Dispute Resolution (CEDR), elle a obtenu toute une série de certifications relatives au conseil en matière de mariage et divorce. Forte de ce complément d’études et de la maturation de son projet, Patricia Graff-Tse a su formaliser et construire une offre complète dès 2014, allant de la préparation aux (premières et secondes) noces, en passant par l’enrichissement au mariage et la prévention au divorce pour les couples déjà mariés.

Un coaching très courtisé

Au Port au parfum, la pertinence des services offerts et le professionnalisme de Patricia Graff-Tse, qui sait mettre en confiance, ne sont guère passés inaperçus. A l’heure actuelle, la School of Marriage Education est en train d’être courtisée par les banques privées, les cabinets d’avocats et professionnels des family office, tous soucieux d’éviter à leurs clients fortunés le casse-tête d’un éventuel règlement de divorce, habituellement fort coûteux et source de dilution du patrimoine familial. L’un des autres axes de développement de l’école de Patricia Graff-Tse est de proposer ses services sous la forme d’un cadeau de mariage, offert par la famille ou les amis des futurs mariés. Elle s’apprête à collaborer avec les grands hôtels de Hong Kong, qui organisent la réception des noces. « Ces hôtels de luxe pourront proposer mes formations comme cadeau de mariage aux futurs mariés issus des familles fortunées qui ont choisi leur établissement, » précise la coach. La préparation au mariage serait l’un des meilleurs moyens d’éviter les divorces : Ceux qui participent à une telle préparation en amont seraient pour plus d’un tiers moins susceptibles de divorcer dans les cinq ans suivant leur mariage. Selon Patricia Graff-Tse, « cette étape répond à un besoin de la société moderne, marquée par l’éclatement de la cellule familiale. Ce phénomène a gommé l’accompagnement et la transmission de valeur et de savoir des anciens. Conséquence, la femme actuelle est rarement consciente des attentes de l’homme et inversement. »

L’argent ne fait pas le mariage

La préparation au mariage occupe la coach de janvier à août. A partir de septembre, elle se consacre davantage à l’accompagnement des couples mariés, à la gestion des conflits « qui surgissent souvent après les grandes vacances d’été ou de Noël. Les couples, qui ont pris l’habitude de faire leur vie chacun de leur côté, ne savent plus se retrouver, accommoder leurs rythmes, » indique la fondatrice de la School of Marriage Education. Afin de les aider à renouer le dialogue et à se reconstruire une vision de long terme, elle leur propose deux formules : Un coaching intensif de visu (d’une après-midi ou durant un week-end entier), ou, un accompagnement mensuel pendant six mois, éventuellement par « skype ».

Une dernière recommandation aux futurs mariés ? « S’investir davantage dans son mariage que dans la préparation de ses noces, » conseille Patricia Graff-Tse. Force est de constater que plus les noces sont chères comparativement à son propre budget, moins le mariage dure. En revanche, plus les fiancés sont entourés, avec des témoins auprès desquels il est important de s’engager, le mieux leur union fonctionne. Une façon d’honorer leur sens de l’engagement.


The School of Marriage Education

http://theschoolofmarriageeducation.com/

« Un mariage heureux procure une force, une énergie créatrice qui se répand sur tout ce que l’on entreprend. »

Contact : Patricia@TheSchoolofMarriageEducation.com