Simon Gomez de Kset, fondateur de Lookdiary à Hong Kong, métamorphose les services de beauté
(Available in English) Lookdiary chamboule l’univers hongkongais des services de beauté. La société fondée en 2015 par Simon Gomez de Kset ne se résume pas à une simple plate-forme électronique de référencement dans l’air du temps. Ce que les utilisateurs fidèles de son interface de réservation de soins de beauté (https://lookdiary.com.hk/beauty/) voient – un accès pratique à des salons de massages, coiffure, etc. – n’est que la partie émergée de l’iceberg. Lookdiary est aussi un outil de marketing sophistiqué et de gestion opérationnelle à destination de ses partenaires, les instituts de beauté de Hong Kong. Comme son nom l’indique, la startup répond aux besoins de modernité de deux types de services très courus au Port au parfum, la beauté et l’optimisation opérationnelle : “Lookdiary se compose des deux mots, “look”, pour l’allure, et de “diary”, pour agenda, autrement dit la tenue et la gestion des tâches au quotidien,” révèle Simon Gomez de Kset. Ce positionnement novateur explique que l’entrepreneur ait octroyé dès le départ une grande part de ses ressources au développement du logiciel intégré de gestion commerciale et opérationnelle qu’il propose à ses partenaires instituts. Le format de cet outil doit « coller aux problématiques spécifiques des salons de soins esthétiques, à leur dimension (nombre de chambres disponibles, types de machines utilisées), à leur mode de gestion du personnel, etc. J’ai conçu un modèle destiné à éviter le maximum de problèmes opérationnels, » commente Simon Gomez de Kset avec sagesse.
Pionnier expérimenté
S’il n’a encore que 34 ans, le fondateur de Lookdiary a déjà acquis une expérience remarquable du domaine dans lequel il évolue actuellement et en a tiré des leçons précieuses. Après avoir fait ses premières armes dans la finance entre 2007 et 2009 (chez BNP Paribas Investment Partners pour un fonds alternatif investi en obligations convertibles puis chez Edmond de Rothschild en salle des taux), il a découvert le monde des nouvelles technologies au sein de l’incubateur Rocket Internet. Dans ce cadre, il a travaillé pour la société allemande CityDeal, pionnière dans les coupons en ligne en Europe, acquise par l’américain Groupon dès juin 2010. Jusqu’en 2012, Simon Gomez de Kset, basé à Paris, a été en charge de la construction du département de gestion des partenaires (« account management ») en France. A l’époque, la croissance de la jeune pousse était fulgurante : « Au tout début 2010, les revenus croissaient de 300 à 400 % par mois, tandis que les effectifs suivaient cette tendance. Nos investissements étaient exubérants. Un euro gagné correspondait à un euro investi, » se souvient-il. Puis, l’heure de la restructuration a sonné. En septembre 2012, le cadre a déménagé à Berlin, nommé responsable des partenariats de Groupon pour toute la zone EMEA (une vingtaine de pays d’Europe du Moyen-Orient et d’Afrique). Sa mission, rationaliser le développement fougueux des années précédentes, autrement dit standardiser les multiples pratiques opérationnelles, mesurer la performance des divers centres opérationnels, adapter la taille des équipes à la consistance des revenus. « Entre 2010 et 2012, le département « relations partenaires » parisien avait grossi de 2 à 30 collaborateurs pour redescendre ensuite à 5 personnes, » indique-t-il.
Combinaison gagnante
Que retenir de cette aventure chez Groupon, qui a duré jusqu’en 2014 ? « Il faut apprendre à ne pas grandir trop vite. Il faut cadencer le déploiement des activités et des investissements qui les accompagnent, tout en concevant un mode opératoire dédié à la simplicité opérationnelle, » insiste Simon Gomez de Kset. Pour autant, plus que jamais enthousiaste, l’entrepreneur ajoute : « Ces années m’ont permis de découvrir le marché de la beauté, l’un des grands secteurs ciblé par Groupon. J’ai vu aussi qu’il était possible de construire soi-même tout un écosystème en partant de zéro. J’ai appris à rebondir, à imaginer et mettre sur pied des solutions pour que la mécanique ne cesse jamais de fonctionner. » Lookdiary s’inspire de la maturation de cette expérience intense, marquée par la quête d’une relation partenaire et client constructive. « Pour créer une communauté de partenaires et d’utilisateurs engagés, il vaut mieux adopter une approche service plutôt que transactionnelle, » constate Simon Gomez de Kset. C’est d’ailleurs la déclinaison de cette stratégie au cœur de Lookdiary qui joue dans la réussite de ses premiers pas. Lancée en septembre 2016, la plate-forme de référencement compte déjà 200 partenaires instituts de beauté de Hong Kong, « capables de drainer près de 30 000 clients par mois, » précise le fondateur de la startup. Le cercle des fidèles ne cesse de s’agrandir. Pour le moment, celui-ci se compose essentiellement de femmes, les résidentes étrangères en représentant la moitié.
Homme d’action
Quant aux revenus de la société, ceux-ci proviennent des commissions prélevées sur les services esthétiques prodigués par les instituts de beauté. Une autre source de chiffre d’affaires pourrait venir de la vente de modules supplémentaires du logiciel de gestion opérationnelle et commerciale intégré, pour l’instant proposé gratuitement aux partenaires de Lookdiary. « Maintenant que les fondations de la société sont bien ancrées, avec une base consistante de clients et de partenaires, nous sommes prêts à passer à la deuxième étape de notre développement. Ce tournant se caractérisera par une accélération des investissements dans le marketing, » dévoile le fondateur. Afin de financer cette future phase de vie, la société entame une tournée des investisseurs. Elle espère lever un demi million de dollars US environ. Cette manne supplémentaire lui servira à renforcer sa visibilité extérieure, tout en atteignant son seuil de rentabilité plus rapidement. Force est de constater que Simon Gomez de Kset n’est pas un homme à perdre son temps. Être tourné vers l’action est une qualité « dont il faut forcer le trait lorsque l’on est un entrepreneur. Il faut sans cesse prendre les devants, tout en travaillant plusieurs options simultanément. Il ne faut pas s’enfermer dans un plan théorique d’étapes à suivre, au risque de passer à côté de belles occasions, » témoigne le créateur de Lookdiary. Un conseil des plus avisés lorsque l’on évolue au Port au parfum, vibrant jour et nuit, doté d’un sixième sens, celui des affaires.
Simon Gomez de Kset, fondateur de Lookdiary
« Être tourné vers l’action est une qualité dont il faut forcer le trait lorsque l’on entreprend. Il ne faut pas non plus s’enfermer dans un plan théorique d’étapes à suivre, au risque de passer à côté de belles occasions. »
https://lookdiary.com.hk/beauty/